Un chien médiateur pour aider le travail thérapeutique
dans Communication
Pour devenir chien médiateur « Jumbo » a suivi un dressage spécifique dispensé par L’« Ecole des chiens guides d’Angers » et l’« Association des chiens d’éveil d’Anjou ». Son comportement est encadré par différents protocoles et règles à suivre. Par exemple, certains lieux de la Clinique La Boissière lui sont interdits et il doit demeurer « propre » à l’intérieur des locaux, en toutes conditions. Pour obtenir ce comportement, conformément aux règles d’une collectivité, il a fallu le désensibiliser à certains bruits, qui sont habituels dans un établissement de soins, tels que le déplacement de fauteuil ou encore la déambulation avec une canne…
De même que le chien doit reproduire un comportement particulier, il doit présenter des qualités particulières. Il doit être patient, obéissant et faire preuve d’intelligence émotionnelle afin de tolérer des gestes parfois brutaux ou désorganisés, de la part de patients souffrant de troubles cognitifs sévères (la Clinique comporte une unité cognitivo-comportementale). Ce chien est en fait issu d’un croisement entre le golden retriever et le berger allemand, de manière à présenter les qualités qui font le mérite de ces deux races canines.
Depuis trois ans, il forme un binôme avec Laetitia Roche-Frédureux, la psychomotricienne de la Clinique, qui a d’ailleurs suivi une formation spécifique en éthologie canine afin de comprendre le comportement du chien, donc d’apprendre des ordres à lui donner et les ajuster à des situations rencontrées dans l’établissement. Trois jours par semaine, le chien accompagne sa référente pendant des séances de psychomotricité, pour aider les patients, qui apprécient sa présence, à travailler les différents domaines de la rééducation. Il est en effet prouvé que travailler dans une atmosphère ludique aide à la rééducation des personnes en difficulté, que ce soit au niveau psychomoteur, sensoriel, émotionnel, cognitif et social.
Des gestes de rééducation sont donc associés à des actions ludiques en rapport avec le chien, comme le brosser, lui lancer une balle… Les interactions avec le chien constituent aussi un outil pour stimuler les fonctions cognitives, en faisant réaliser au patient ou à la patiente des exercices de mémoire, de repérage spatio-temporel , de lecture ou encore d’écriture. A son contact, en même temps que les patients oublient leur handicap, l’ensemble de leurs sens sont sollicités (toucher, vue, odorat…). Source d'attachement et de joie, l’animal provoque un sentiment apaisant et contribue tantôt à la régulation, tantôt à l'expression émotionnelles. Ce compagnon permet parfois de rétablir une communication, jusqu’à présent inexistante, parce qu’il suscite chez le patient des souvenirs anciens et le fait s’exprimer plus ouvertement. D’une manière générale, on constate que le chien médiateur facilite et fluidifie les relations au sein de l'établissement (patient/patient, patient/soignant, patient/famille), et qu’il aide à sortir de l'isolement en incitant à prendre part à une activité, pour par exemple l’amener en balade à l’extérieur.
L’expérience aux côtés de ce résident à quatre pattes est très concluante. De l’avis de toutes et tous, « Jumbo » égaye le quotidien tout en facilitant le travail des patients et du personnel de la Clinique.